STÉRÉOTYPES, Gilles Abier (Actes Sud)
Après la quasi destruction de l'humanité, les survivants ont mis en place une organisation personnalisée et égalitaire de la société, appelée la Synthèse. Dès sa naissance, chaque individu est testé pour déterminer son trait de caractère principal parmi neuf Types référencés. Le chiffre tatoué sur son poignet droit lui servira de guide pour toute sa vie. Mais, les années passant, des Types dominants prennent le pouvoir, interdisant les relations entre types différents. L'idéal d'harmonie de la Synthèse originelle devient apartheid. Aussi, des jeunes gens préparent la résistance, au nom du libre-arbitre et de la liberté d'aimer qui on veut. Quitte à user de la violence, autrefois si funeste ?
Une société où la technologie est devenue dévastatrice, reconnue comme néfaste. Ici, l'humanité proclame la nécessité d'une nouvelle organisation : la Synthèse. L'individu se voit ainsi doté d'un chiffre à sa naissance, un tatouage signifiant son appartenance à l'un des neuf types. L'auteur reprend une idée largement exploitée par la saga Divergente, s'inspirant elle-même de l'Enneagramme, un système d'étude de la personnalité. Sans vouloir entrer dans une comparaison détaillée avec Divergente, on note que Gille Abier propose un contre pied en instaurant un univers craintif de la technologie. Un fait intéressant quand la plupart des romans young adult s'inscrivent dans le futur avec des histoires noyées de technologies.
La première scène s'ouvre sur l'accouchement d'une jeune fille : Val. Choix intéressant, peut-être déroutant pour certains lecteurs mais ceci permet d'entrer immédiatement au coeur de l'action. Pas de longues palabres, pas de descriptions interminables, c'est l'action qui fait le noyau de ce roman. Et de l'action qui rythme l'histoire, on pourrait y faire quelques reproches, notamment vis à vis des personnages.
Stéréotypes offre un panel de personnages, permettant ainsi d'entrapercevoir les neuf types. Toutefois, ces personnages n'ont qu'un nom, rarement une réelle histoire. C'est par leurs actions qu'on s'intéresse à eux, sans pour autant ressentir une réelle empathie. Ce qui est dommage.
Le roman aborde des thèmes complexes, noirs : un syndrome de Stockholm pour l'un des personnages, des abus, le meurtre mais l'écriture est juste, sans débordement.
Un tome (même si c'est agréable de ne pas avoir à attendre une suite) n'est malheureusement pas suffisant pour exploiter au mieux l'univers déployé par Gilles Aubier. La première partie du livre prend le temps de suivre ses personnages, tandis que la seconde est trop hachée, un peu brouillonne d'actions menant vers une fin précipitée.
Un roman intéressant mais qui, malheureusement, ne prend pas le temps de s'ouvrir à l'imagination du lecteur.
Thèmes : dystopie, aventure, thriller
Note : ★★☆☆☆
LES POINTS POSITIFS :
les thèmes sombres qui y sont développés
la plume offre quelques beaux passages
LES POINTS NÉGATIFS :
une trame qui fait trop écho à la saga Divergente
des personnages présentés trop rapidement
une histoire trop rapide qui ne prend pas le temps de poser ses bases